Description: Le duc Charles de Morny, demi-frère de Napoléon III [PF3625] Catégorie : CDV > portraits > Familles Royales et Impériale Année : Circa 1860 Type : CDV, tirage albuminé, 6 x 10.5 cm, vintage albumen print Format (cm): 6,5x10,5 Vintage CDV albumen carte de visite - Charles Auguste Louis Joseph Demorny, dit comte de Morny, devenu duc de Morny, né à Saint-Maurice le 17 septembre 1811 et mort à Paris le 10 mars 1865, est un financier et homme politique français de la Monarchie de Juillet, de la IIe République et du Second Empire, député, ministre de lIntérieur (1851-1852), président du Corps législatif et président du Conseil général du Puy-de-Dôme (1852-1865). Il parait être fils naturel de la reine de Hollande Hortense de Beauharnais et du comte de Flahaut et serait le petit-fils naturel de Talleyrand et le demi-frère de Napoléon III. Charles de Morny est à lorigine de la fondation du village du Vésinet dans la boucle de la Seine en aval de Paris, de lurbanisation de Deauville et du parc des Princes à Boulogne-Billancourt. Selon son acte de naissance, Charles de Morny est né à Paris le 21 octobre 1811 (ancien 3e arrondissement) sous le nom de Charles Auguste Louis Joseph Demorny. Il semblerait cependant quil soit plutôt né le 15 septembre 1811 à Saint-Maurice (aujourdhui en Suisse, canton du Valais, mais dans le département français du Simplon au moment de la naissance). Ses parents naturels sont la reine Hortense (épouse légitime de Louis Bonaparte) et son amant le général Charles de Flahaut. Hortense, mère par ailleurs de Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III), aurait ainsi accouché discrètement de son quatrième fils en Suisse où elle réside plutôt qu’à Paris. Son acte détat civil le dit fils de Louise-Coralie Fleury, épouse dAuguste-Jean-Hyacinthe Demorny, propriétaire à Saint-Domingue et demeurant à Villetaneuve (ou Villetaneuse). Le sieur Demorny, officier subalterne à la solde de Joséphine de Beauharnais, mère dHortense, accepta de donner son nom au bébé puis s’éclipsa rapidement après avoir probablement monnayé son patronyme. Morny évoquait son ascendance avec humour en ces termes : « Dans ma lignée, nous sommes bâtards de mère en fils depuis trois générations. Je suis arrière-petit-fils de roi, petit-fils d’évêque, fils de reine et frère d’empereur ». Son père, Charles de Flahaut, n’était pas lui-même le fils du comte de Flahaut, de trente-sept ans plus âgé que son épouse Adélaïde Filleul, mais de celle-ci et de son amant Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Son prénom, Charles, vient probablement de son père et de grand-père naturels. La mère dAdélaïde, Irène du Buisson de Longpré, avait été une des maîtresses de Louis XV, dont elle eut une fille naturelle, Marie Françoise Julie Constance, épouse du marquis de Marigny, frère unique de la marquise de Pompadour. Cétait assez pour permettre à Adélaïde de se dire fille de Louis XV, ce qui est improbable ; elle nétait dailleurs pas la fille de Charles François Filleul, lépoux de sa mère, mais plutôt du richissime Étienne-Michel Bouret, fermier général. Élevé sous la garde de parents nourriciers rétribués puis à partir de 1816 par sa grand-mère paternelle, Adélaïde de Flahaut, remariée à don José Maria de Souza Botelho, diplomate au service du roi du Portugal. Il est alors élevé dans les milieux orléanistes. Il voit sa mère Hortense, alors en exil, pour la première fois à 18 ans et cest à cette époque quil décide de détacher la première syllabe de son patronyme et den faire une particule en signant dorénavant « de » Morny. Il commence sa carrière sous la Monarchie de Juillet comme brillant officier engagé dans la conquête de l’Algérie, est fait chevalier de la Légion dhonneur le 13 janvier 1837 pour exploits militaires. Blessé et malade, il doit être rapatrié et quitte la vie militaire. Il se lance dans la fabrication de sucre de betterave en rachetant une entreprise clermontoise qui lui sert simultanément de marchepied pour s’engager politiquement en se faisant élire le 9 juillet 1842 député du Puy-de-Dôme. Il est aussi fondateur de la Compagnie du chemin de fer du Grand Central. Réélu en 1849, il entre en contact avec Louis-Napoléon Bonaparte, récemment élu président de la IIe République. Morny préside le Conseil général du Puy-de-Dôme de 1852 à sa mort (1865). Le courant passe dabord mal entre les deux demi-frères, Morny étant orléaniste et Louis-Napoléon évidemment bonapartiste, mais le président apprécie néanmoins le dynamisme du député qui le pousse à élargir ses pouvoirs en jouant de sa popularité. Dans les heures qui précèdent le 2 décembre, Morny se rend à l’Opéra-Comique. À l’entracte, une dame lui demande ce qu’il fera si, comme la rumeur le laisse entendre, le Président projette de « balayer la Chambre ». Avec cynisme, il répond : « Madame, s’il y a un coup de balai, je tâcherai de me mettre du côté du manche. ». De fait, Morny est la cheville ouvrière du coup dÉtat du 2 décembre 1851 quil qualifie d « opération de police un peu rude » et qui permet au président de devenir « Prince-Président ». Son grand-père avait été l’un des instigateurs du 18 brumaire (9 novembre) 1799. Son demi-frère lui confie le poste de confiance de ministre de lIntérieur (2 décembre 1851- 22 janvier 1852) pour que ses préfets tiennent bien les provinces, poste qu’il abandonne cependant rapidement lorsquun décret de confiscation vise notamment les biens de la famille dOrléans. Ami des princes dOrléans, il ne veut en effet pas prendre la responsabilité de la mainmise sur leurs biens, qualifiée par le président de lAssemblée nationale Dupin de « premier vol de l’Aigle ». On prête à Napoléon III cette boutade : « Comment voulez-vous que je gouverne ? L’impératrice est légitimiste, Morny est orléaniste, le prince Napoléon est républicain et je suis moi-même socialiste... il n’y a quun bonapartiste dans mon entourage, cest Persigny, et il est fou !... ». Nommé le 12 novembre 1854 Président du Corps législatif dont il neutralise habilement le pouvoir, il reste le conseiller écouté de son demi-frère et bénéficie de son inépuisable indulgence. Il en profite jusquà la limite de la légalité. Devenu le porte-parole des raffineurs de sucre auvergnats, il investit dimportants capitaux avec sa maîtresse attitrée, Fanny Le Hon - qui contribue aussi à financer son ascension politique -, dans la sucrerie de Bourdon à Aulnat, près de Clermont-Ferrand, qui est la plus ancienne de France à fonctionner (et la seule au sud de la Loire). Homme daffaires et spéculateur parfaitement au courant des spéculations et transactions fructueuses (informé du futur tracé des boulevards haussmanniens, il y achète les terrains pour les revendre dix fois plus chers), il attire auprès de lui de nombreux entrepreneurs et promoteurs. On disait de Morny, « Il suffit que l’on entende prononcer, d’un air entendu, le fameux “Morny est dans l’affaire” pour que ladite affaire attire capitaux et obtienne les autorisations nécessaires ». Élu du Puy-de-Dôme, il acquiert en 1854 le château de Nades (à Nades, vers Lalizolle dans lAllier), qui fut au xviie siècle la villégiature de Madame de La Fayette ; il le fait reconstruire, doter dune ferme-modèle - qui subsiste dans lactuel « parc de Nades » - et y reçoit fastueusement Jacques Offenbach (pour lequel il écrira le livret de lopérette "Monsieur Choufleuri restera chez lui le..." sous le pseudonyme de Monsieur de Saint-Rémy) et Ludovic Halévy, qui séjournent et chassent sur les 2 000 hectares du domaine. Pendant les travaux, il loge au château de Veauce, appartenant à son ami le baron de Cadier de Veauce, qui abrite encore une grande table à gibier, présentée comme ayant été offerte par Napoléon III qui était venu y chasser, et un grand miroir provenant de Nades. Il crée, avec son médecin personnel le docteur Oliffe, Deauville, Le Vésinet avec son superbe parc dessiné par le comte Paul de Choulot, lance Sarah Bernhardt, et prend sous son aile Alphonse Daudet en lui confiant le secrétariat de ses affaires (il inspire à Daudet le personnage du duc de Mora dans son roman Le Nabab - 1877). Il est nommé ambassadeur en Russie le 7 septembre 1856 et mène grand train au Palais Vorontsov. Il séprend de la princesse Sophie Troubetskoï (1838-1896), fille de Serge Vassiliévitch et suivante de la tsarine. Son mariage le 19 janvier 1857 avec la jeune princesse déclenche une crise avec sa maîtresse en titre Fanny Mosselman. Associée au duc, Fanny lui réclame les bénéfices engrangés, soit 7 millions de francs et en obtient finalement la moitié. Mécène éclairé et collectionneur, il soutient la création de la Société nationale des beaux-arts et président du Corps législatif, il fait créer en 1860 au Palais Bourbon par Jules de Joly la « galerie des Tapisseries », encore garnie de pièces de Gobelins et de Beauvais. Il est fait duc le 15 juillet 1862. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (54e division), le 13 mars, avec la pompe de lEmpire. Viollet-le-Duc est chargé de lédification de sa chapelle funéraire sur laquelle on peut lire lépitaphe « Pro Patria et Imperatore » (pour la Patrie et lEmpereur). Son épouse la princesse Sophie Troubetskoï (1838-1896), devenue après la mort de son mari duchesse de Sesto, est à ses côtés. 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Année: Circa 1860
Format (cm): 6,5x10,5
Référence: PF3625